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Je vais à l'essentiel : je fais un stage d'écriture de nouvelles que je propose les 21 et 22 janvier. Ça se passe par visio. De 13h à 18h (7h à 12h au Québec) le samedi comme le dimanche. Et vous devriez venir si vous avez du mal à finir des textes, si vous voulez explorer de nouvelles formes d'histoire ou si vous avez envie d'expérimenter avec un nouvelle méthodologie.
Je lisais récemment cette phrase (je paraphrase) d'une auteure : "je n'ai jamais suivi de formation en écriture parce que je ne voulais pas me laisser enfermer dans une méthodologie".
Indépendamment de ce que cela révèle de la confiance qu'a cette personne en son esprit critique, j'ai trouvé la réflexion intéressante. Je suis un grand consommateur de formations. C'est aussi dans mon tempérament -- j'adore apprendre.
Surtout, les formations sont un moyen de découvrir de nouvelles idées, de nouvelles approches auxquelles je n'aurais pas pensé parce que ma sensibilité ne va pas spontanément dans cette direction. Confronter plusieurs approches méthodologiques, tester plusieurs outils, me donne plus de flexibilité que ce que je réussirais à faire seul.
Seul, mon cerveau va facilement vers les même deux ou trois tactiques qu'il connaît et qui sont confortables. Je ne compte plus le nombre de petits ajustements que j'ai adoptés simplement parce que j'avais passé quelques heures à écouter un autre artiste parler de son approche, ou à apprendre des compétences qui n'ont rien en commun avec l'écriture en apparence -- comme la gestion de projets dans Notion.so.
Je ne crains pas d'être enfermé dans une méthodologie parce que je sais a) qu'il existe autant de méthodologies que d'individus et b) qu'une méthodologie est une série de systèmes et d'outils employés pour atteindre un objectif et qu'à divers objectifs correspondent différentes méthodes (si vous voulez une illustration de ce point, écoutez mon épisode de podcast d'aujourd'hui : Pratique vs Projet, où je parle de la manière dont j'écris "pour pratiquer" et quand je suis "dans un projet", vous verrez à quel point la méthodologie est quelque chose d'adaptable).
Parfois -- c'est plus rare -- une formation ou un outil chamboule tout et révolutionne ma manière de travailler de façon radicale.
C'est parce que je crois ardemment que les grandes transformations viennent de l'accumulation de petits ajustements.
En veillant chaque jour à améliorer 1% de ma pratique (le chiffre est symbolique, il ne s'agit pas de quantifier mais d'améliorer un aspect en apparence marginal de notre pratique : rester concentré une minute de plus, écrire sans relire le travail de la veille, ajouter une session de 15 minutes dans une journée, etc.), je crée une successions de changements qui finissent par affecter ma production, ma confiance en moi, la fluidité de ma pratique...
Ce n'est pas qu'un événement (une formation, une publication, un projet) soit responsable du changement, c'est que tout y contribue.
À cela s'ajoutent des moments où tout s'aligne et qui provoquent des transformations radicales mais 1) l'habitude de la curiosité favorise l'émergence de ces opportunités et 2) ces transformations viennent en bonus d'une pratique qui est déjà alignée, durable et épanouie.
Le problème que rencontrent beaucoup d'auteurs c'est qu'ils misent énormément sur peu. Ils passent des heures et des heures sur UN projet. Ils y mettent toute leur âme, ils l'envoient aux éditeurs ou ils le publient et quand rien ne se produit, ils se désespèrent, ils se disent que tout est perdu. Ou ils s'inscrivent à une formation et ils pensent qu'elle contiendra LE secret qui rendra leur écriture fluide et leur garantira le succès.
Je préfère la stratégie qui consiste à multiplier les opportunités parce qu'elle augmente les chances que l'extraordinaire se produise. Sans compter que multiplier les projets multiplie l'expérience, ce qui construit la connaissance de soi, des outils, des processus qui fonctionnent pour soi, ce qui facilite l'achèvement des projets, ce qui renforce la confiance en soi, et ainsi de suite.
Quand vous faites un livre une fois, vous n'avez aucun moyen de savoir si vous savez écrire un livre ou si vous avez eu de la chance. Quand vous finissez régulièrement des livres, dans des contextes différents, avec des outils différents, vous confirmez que vous pouvez prendre une idée et la réaliser, partir de rien et finir avec un livre entre les mains.
La différence est énorme.
Pour construire votre expérience, vous avez besoin d'outils. Parce que d'autres sont passés par là avant vous et ont laissé des traces, vous pouvez dresser l'oreille et les imiter. Tout ce qui a fonctionné pour eux ne fonctionnera pas pour vous mais savoir ce qui ne marche pas est aussi important que de savoir ce qui marche.
D'où mon goût des formations.
Samedi soir je participais à un groupe de lecture autour de The Writing Gals Discuss: Writing to Market. J'y ai découvert le travail de Jennifer Barnes, romancière et chercheuse en psychologie de la fiction (elle étudie les conséquences de la lecture de fiction sur la psyché) et sa conférence sur l'ID-list, un outil pas loin des sweet-spot maps que j'ai étudiées avec Holly Lisle en 2007 ou de la liste de cauchemars dont Ray Bradbury parle dans Le zen dans l'art de l'écriture. J'ai commencé mon ID-list et aussitôt j'ai eu de nouvelles envies d'écriture -- sans avoir l'impression de me laisser enfermer dans une méthodologie, j'ai juste complété ma boîte à outils.
Lundi, j'ai pu participer à un atelier sur l'alignement de la carrière d'auteur. J'ai renforcé et affiné certains principes avec lesquels je travaille déjà et j'ai apporté de nouvelles nuances, de nouvelles dimensions à mes outils.
Aucun de ces événements n'a été révolutionnaire.
Tous ont renforcé mon sentiment d'avancer dans la direction de mes objectifs et d'avoir l'équipement pour le faire.
Etre dans une salle, y compris virtuelle, avec d'autres auteurs, m'aide à me sentir auteur. Cela contribue à un sentiment de communauté qui normalise ma pratique. Oui, c'est normal d'écrire et de publier et de se frapper le front contre les murs de la créativité, de la publication, de la vente de nos livres. Ce n'est pas un problème, c'est la preuve que nous sommes en train de faire le job.
Je crois que notre culture du spectaculaire et de la gratification immédiate nous fait facilement oublier deux choses : les transformations durables sont rarement spectaculaires. C'est l'auteur qui réussit à écrire tous les jours. C'est l'auteur qui finit un manuscrit. C'est l'auteur qui se fait assez confiance ce jour-là pour ouvrir son fichier et lui ajouter une phrase sans se décourager.
Et l'autre chose, c'est que ce n'est pas censé être facile. Le fait qu'il y ait des passages incertains, ou difficiles, le fait que ça nous demande des efforts, c'est lié au travail. Un athlète qui escalade une falaise arrive au sommet avec les muscles en feu. Il verse de litres de sueur. Il ne voit pas toujours du premier coup quelles prises l'aideront à franchir un dévers.
Pourtant à écouter certains auteurs, j'ai l'impression que la difficulté leur paraît suspecte.
Il est nécessaire de réécrire cette croyance.
Écrire est parfois dur. C'est souvent incertain. Le travail créatif consiste, par définition, à créer quelque chose qui n'existait pas. Ça veut dire que vous ne savez pas comment le faire avant de l'avoir fait. Vous ne savez pas à quoi ressemblera le résultat avant de l'avoir produit. Ce qui signifie que vous écrivez dans le brouillard.
Il n'y a qu'après coup que l'on sait ce que l'on a produit.
Alors doutez, heurtez-vous à une scène qui ne marche pas, reprenez dix fois une phrase s'il le faut mais continuez. La seule manière d'émerger de l'autre côté, c'est de traverser.
Et célébrez chaque jour où les choses sont fluides et où les idées s'enchaînent comme par magie. Qu'ils soient fréquents ou rares, célébrez-les sans vous dire que ce sont les jours "comme il faudrait" et que les autres sont des jours "à problème". Tous les jours sont bons si vous donnez du temps à votre projet.
Ça ne veut pas dire que vous deviez le faire seul ou que vous ne pouvez pas préciser votre méthode, la nuancer, gagner en clarté ou en réactivité. Pour ça, il y a des tonnes de ressources. Si vous avez envie d'expérimenter avec la forme courte et découvrir une méthode qui consiste à dialoguer avec le texte pour construire une histoire en alternant phases de découverte et phases d'intentionnalisation du projet, inscrivez-vous au stage d'écriture de nouvelles que j'anime les 21 et 22 janvier prochains.
Vous travaillerez sur votre projet (un projet préexistant ou un projet que vous créerez de toute pièce pendant le weekend) et il servira de socle à toute la construction méthodologique. Nous verrons une approche méthodologique. Ce n'est pas la seule, ce ne sera pas la meilleure pour tous vos projets, ce ne sera pas la dernière que vous apprendrez. Si elle vous permet de gagner 1% d'efficacité, si elle vous donne un éclair de clarté et nourrit votre créativité, alors vous serez un pas plus proche de votre grand rêve d'écriture.
Anaël Verdier
PS : Si vous voulez travaillez chaque jour à améliorer votre pratique de 1%, le Mastermind est ouvert sur candidature. Ce n'est pas une formation, c'est une structure, un cadre, favorable à votre écriture, à son inscription dans votre quotidien, et un encouragement à l'audace de rêver grand et de repousser sans cesse les limites de vos possibles.
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J'écris pour les auteurs qui veulent construire une pratique durable et fidèle à leur vision artistique. Je partage mes outils et mes réflexions sur le métier d'auteur de fiction dans deux à quatre articles par mois. Je vous inviterai aussi régulièrement à des formations pour aller plus loin dans la construction d'une écriture qui vous ressemble.
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